La méthode appliquée a permis de contacter au total 91 espèces. Parmi celles-ci, 6 sont présentes sur plus des trois-quarts des points d’écoute. Il s’agit de la Corneille noire, de l’Etourneau sansonnet, du Pigeon ramier, du Merle noir, du Pinson des arbres et de l’Alouette des champs. Sans surprise, ce sont des oiseaux communs très présents en milieux ouverts (Alouette des champs) ou semi-ouverts et qui, de plus, sont facilement repérés au chant ou pendant leur déplacement (Corneille noire, Etourneau sansonnet).
A l’inverse, 14 espèces n’ont été rencontrées que sur un unique point IPA. Cette catégorie regroupe des nicheurs localisés (dans la ZPS) tels que le Bruant des roseaux, la Mésange boréale, la Locustelle tachetée, le Phragmite des joncs ou encore la Perdrix grise, mais aussi des migrateurs de passage comme le Faucon émerillon ou le Tarin des aulnes, et des espèces en déplacement local (Geai des chênes). Ces dernières ne sont d’ailleurs probablement pas attachées territorialement au point précis ou s’est positionné l’observateur.
La diversité moyenne par IPA est de 23,6. Ce chiffre cache naturellement de fortes variations d’un point à l’autre et d’un milieu à l’autre.
Probablement plus instructive encore qu’une analyse en fonction des espèces, une analyse sous l’angle des habitats principaux est présentée.
On constate que l’habitat que nous avons appelé « rivière et annexes » est très clairement le plus riche. Cinq des points IPA effectués dans ce milieu naturel présentent une diversité spécifique supérieure à 30. Le record est même de 37, ce qui est un nombre extrêmement élevé pour la Lorraine !
Suivent ensuite les pâtures, les bosquets et les prairies de fauche qui ont des richesses moyennes globales assez proches les unes des autres. Les cultures sont par contre bien moins riches que les autres habitats et mises à part quelques espèces peu nombreuses qui s’y sont adaptées, elles engendrent de fait une forte baisse de la biodiversité locale en période de nidification.
On s’aperçoit en outre que la différence, déjà importante, entre la diversité moyenne dans une culture et celle en bordure de rivière devient encore plus nette lorsqu’on se limite aux 150 mètres autour de l’observateur. En effet, il y a alors en moyenne 2,7 fois plus d’espèces en bordure du réseau hydrographique et de sa ripisylve que dans une culture.
L’habitat que nous avons appelé « bosquets » ne perd quant à lui que très peu d’espèces si on se restreint à 150 mètres puisque la diversité demeure tout de même élevée (21.8, soit 93% de celle de l’IPA global). Il est donc clair que la très grande majorité des oiseaux que l’on y rencontre sont présents du fait de l’existence de la végétation arborée.
En faisant le même calcul pour les pâtures et les prairies de fauche, on ne conserve qu’une partie seulement de la diversité globale (respectivement 75 et 65%), comme l’on pouvait s’y attendre pour des milieux complètement ouverts et généralement très peu arborés en vallée de Meuse. Seuls les nicheurs au sol (et dans la végétation basse) et les espèces qui s’y nourrissent principalement ont une forte probabilité, dans ces deux habitats, d’être recensés dans un rayon de 150 mètres autour de l’observateur. Les autres espèces, que l’on pourrait qualifier de « complémentaires », peuvent être des individus chanteurs qui se manifestent dans un autre habitat ou micro-habitat proche, ou des oiseaux survolant ces zones ouvertes sans y être particulièrement liés.